Une collaboration avec les étudiants de l’école

Conçue avec l’artiste Béatrice Utrilla et les étudiants du module Dispositif d’Espace de l’ENSA, cette exposition s’inspire de la restructuration du quartier du Mirail. Ce « miroir » occitan reflète aujourd’hui un échec urbanistique flagrant, déjouant le pari de la mixité sociale rêvée par l’architecte urbaniste Georges Candilis, et sa conception d’une « ville nouvelle » dans les années 60.
Accompagnée des étudiants, Marie Sirgue a fait un choix d’oeuvres dans les réserves du musée des Abattoirs/Frac, chacune questionnant à sa manière l’architecture, l’espace et ses perceptions, pour les confronter à ses propres productions.

Anamorphoses architecturales

Le choix issu des Abattoirs/Frac occupe un mur entier, et il faut déambuler dans les couloirs de l’école pour découvrir les oeuvres de Marie Sirgue, toutes trois installées dans les patios. Ces espaces, entourés de baies vitrées, offrent une vision sur plusieurs angles des sculptures en fausse brique, évocation de Toulouse. L’humour et le détournement pointent dans ces oeuvres, à l’image du travail de l’artiste, fait de trompe-l’oeil, d’objets hybrides ou improbables.
Comme pour Le chantier (photo), amas de briques molles  et de mur à la rigueur géométrique perturbée, qui fait douter d’une fonctionnalité rigoureuse normalement dévolue à ces constructions. On retrouve dans la sélection d’oeuvres des Abattoirs cette distanciation décalée, comme par exemple dans le Calder en papier vénilia de Richard Fauguet, les bâches colorées de Dominique Castells, ou encore avec les jeux étranges de l’architecture nocturne dévoilés par Daniel Boudinet dans ses photographies. 
Didier Marinesque