dimanche 26 avril 2009

01/2007 : Les tôles


Le quartier de la Boca (la bouche) est un haut lieu de Buenos-Aires. Quartier populaire, marqué « à gauche », il a été le refuge de la communauté Génoise.

Aujourd’hui, derrière la façade colorée pour les touristes, vit encore une population de dockers et d’ouvriers de l’arsenal qui cohabite avec des travailleurs immigrés Boliviens, des artistes (la IUNA), des boites de Tango…

Une des caractéristiques architecturales de la Boca est la prédominance des tôles ondulées sur les parois : il y a des rues entières ondulées par la tôle des maisons.

Ce n’est pas pour autant qu’on est dans un bidonville (mêmes s’il en contient): les habitations, pour la plupart, sont structurées comme des maisons traditionnelles qui sont faites de pierres ou de briques. De par leur format, elles se distinguent des bidonvilles (constructions plus petites et plus anarchiques). La présence de tôles sur ces murs m’a semblé énigmatique. Qu’est ce qu’il y a derrière la tôle ? Est-ce un recouvrement de mur vétuste ou une paroi extérieure complétée d’un isolant, d’une armature et d’une paroi intérieure ?

m’inspire pour imaginer que l’ondulation se répercuterait à l’intérieur du logis. Tout ce qui serait sur le plan vertical adopterait cette norme ondulatoire si caractéristique de la tôle. Tout d’abord la paroi intérieure des murs, la tapisserie s’il y en a une. Ensuite les carreaux des fenêtres, les cadres au mur, le miroir, les persiennes, l’abat-jour …

La tôle est un objet étrange.

D’où vient-elle ? Pourquoi ces ondulations ? Qui en a défini le rythme ? A quelle époque ?

La tôle n’est pas un élément de construction traditionnel (les petits cochons du conte utilisent la paille, le bois, la pierre). Dans les pays en voie de développement, elle est associée au bidonville ; en France, elle est associée à l’appentis,l’entrepôt ou le chantier.