vendredi 17 avril 2009

2007: Buenos Aires

Il existe une coutume à Buenos-Aires qui consiste à envoyer des paires de chaussures nouées entre elles sur les fils électriques. Elles se propagent dans toute la ville, suspendues par leurs lacets. On ne leur prête pas de signification précise. On peut tout imaginer : il s’agit, peut-être d’un code pour déterminer les limites d’un territoire ? Ou seulement du geste d’un individu qui témoigne de son passage ou qui lance un défi à l’ordre établi (« Je balance mes chaussures et rejoins les va-nu-pieds »). Ces chaussures suspendues sont un peu l’équivalent Argentin de nos tags, toutefois, je n’ai pas noté d’hostilité de la population, j’ai cru même percevoir une certaine complicité.
A l’évidence, lancer ses chaussures est un acte individuel mais il y a des lieux ou celles-ci se sont accumulées (surtout dans les quartiers populaires) et au moins un endroit où la signification est tragiquement évidente : c’est devant la boite de Nuit « Cro-Magnon » où des dizaines de jeunes sont mort dans un incendie.
J'ai participé à cette coutume par le dessin et la sculpture.